Parce qu'on ne peut pas vous vendre que du rêve
3h de retard, le bus arrive à 2h30 du mat' nous chercher.
Nous montons, ca pue le renfermé avec une autre légère odeur derrière encore indescriptible mais ca rappelle qqch... Nos places sont les trois dernières du fond. C'est en arrivant dans le dernier tiers du couloir que je tilte : ca pue la pisse comme dans la voiture de mes parents quand le chat était resté enfermé dedans pendant nos 15 jours de vacances !Enfin, arrivés au fond du fond, les éfluves me carressant les narines sont d'une force multipliée par cent par rapport au pipi de chat. Je découvre l'odeur du pipi humain en essence pure.
Nous avons passé exactement 14h57 moins 34 minutes de pause déjeuner poulet dans cette magnifique parfumerie. Ajoutons à ce calvaire des sièges -seulement ceux du fond- non inclinables, des éfluves encore plus importantes quand des passagers se risquaient à entrer dans les chiots pour y déposer leur liquide jaunatre, un chauffeur chaffard qui a failli nous tuer dans les précipices andins, un froid glacial (on caillait avec duvets, manteaux et sweats a capuche), des arrets lumières pour jeter dehors des voyageurs et redémarrer immédiatement puis des vidéos de corrida d'applauz constants avec un son saturé.
Le pìre de tout fut vers 8h du mat', le ventre vide, sur les petites routes de montagnes... Je suis devenue blanche... malade... envie de vomir... J'ai maitisé le maletre environ une dem heure et j'ai craqué. Meme la vision nocturne des toilettes les plus immondes que j'ai pu voir dans ma vie n'a pas suffit à arreter mon estomac (oui, dans la nuit je me suis risqué une petite escursion pipi en mode bouddhiste -la vie ici bas n'est pas la réalité). J'ai fait deux pas, j'ai ouvert la porte des toilettes et il ne m'a pas fallu plus d'un quart de seconde pour rendre ma bile car c'était un éveil des sens : la vue d'une cuvette dont le siège et le sol étaient jonchés de liquide, de papier utilisé et de morceaux de repas régurgités, l'odeur plus que nauséabonde (à coté la station d'épuration c'est du pipi de chat), le bourdonnement étouffé du moteur, l'équilibre incertain qui m'a propulsé sur la cuvette au premier virage. Sauf que ca n'a fait qu'empirer mon état et j'ai du retourner à la case tourture deux fois de plus en attendant la délivrance d'une pause. Ce fut à 10h, un vrai paradis : une route, un sol sec qui ne bouge pas, un air frais, du soleil. En remontant, j'ai posé mes fesses le plus loin possible de ces chiots à la première place libérée apr un voyageur foutu dehors, je revivais.
Estelle l'hirondelle qui pua des ailes pendant 14h57 moins 34 minutes