Chetumal et la grippe porcine

non du poiOn me réclame un peu de nouvelles sur notre travail et sur la façon dont on vit la grippe porcine de l'intérieur du Mexique... Je vais m'y efforcée d'y répondre.

D'abord le travail. Donc nous sommes partis quelques jours à Chetumal, une ville au Sud du Yucatan, à 6h de bus de là où nous vivons. Nous y avions pour mission de récolter des informations sur les ruines mayas et l'histoire du village Laguna Kana avec qui nous travaillons (pour ceux qui ont suivi...) ET de récolter des informations sur les différentes formes de tourisme solidaire qui existe déja dans le Yucatan et d'amasser le plus de contact (il n'y a pas d'agence de tourisme à Playa Del Carmen et les informations ne sont pas du tout centralisées comme en France donc c'est difficile d'accéder à ce genre de données...)

Nous avons donc parcouru la ville sous un cagnard digne des plus grosses canicules françaises, toute la journée à la recherche de "Chucho", l'anthréopologue qui devait nous aider. Nous avons vite compris le ridicule de ce que nous faisions, à savoir nous présenter aux musées d'anthropogie ou autre pour demander à voir "Chucho" quand les autres nous regardaient les yeux écarquillés en nous demandant "mais il n'a pas un nom votre Chucho??" En fait c'est comme si vous alliez au Louvre et que vous vous présentiez à l'accueil en demandant à voir "Jacky ou Patoche" sans savoir rien de plus sur la personne. Bref de toute façon Chucho n'était plus là, il avait déménagé depuis 3 ans (et oui les informations ne sont pas toujours fiables ici...)

On s'est donc tourné vers notre 2ème mission, le tourisme et avons de nouveau fouillé la ville de fond en comble pour finalement atterrir dans le bureau d'un petit monsieur qui a gentiment pris le temps de nous recevoir et d'échanger avec nous de précieuses informations.

Nous sommes donc rentrés mercredi soir avec un bus qui avait une panne d'eau (ou quelque chose du genre) et qui s'arrêtait toutes les heures. Le chauffeur descendait, demandait les bouteilles d'eau à tous ceux qui en avaient dans le bus, relancaient la machine, et le bus repartait pour quelques kilomètres: On a quand même fini par arriver, bien fatigués par cette longue journée.

Depuis notre retour, on ne parle que de grippe. Les rues se sont vidées, les écoles fermées, de nombreux sites archéologiques sont interdits d'accès et les gens travaillant dans les lieux publics portent souvent un masque. Pendant ce temps, ce cher président mexicain profite de cette "crise exceptionnelle" pour faire un emprunt au FMI dont le montant (je ne m'en rappelle plus) n'est accordé qu'en cas de crise (ça alors qu'est-ce que ça tombe bien!). De nombreuses lois sécuritaires sont mises en place dans tout le pays, un peu à la manière du Patriot Act, par exemple la police a le droit d'entrer dans N'IMPORTE QUEL LIEU oú se trouvent plus de 5 personnes, autant dire dans n'importe quelle maison du Mexique. Pendant ce temps également, le Mexique renouvelle le contrat de libre échange avec le Canada et les Etats-Unis qui en profitent pour y ajouter des clauses encore plus meurtrières pour l'indépendance économique et politique du Mexique.

Hasard?

Nous ne sommes pas paranoïaques mais il nous semble que beaucoup de mexicains n'ont peu ou pas confiance en leur gouvernement et ne croient pas en cette grippe par habitude de s'être fait avoir par le passé avec des fausses crises similaires. Alors on se pose des questions... Bon de toute façon encore une fois rassurez-vous, la grippe n'a toujours pas franchi les frontières du Yucatan.

Le 6 mai, le gouvernement se prononcera pour dire si les écoles seront réouvertes et oú en est-on de la propagation du virus. S'il a disparu ou qu'il est complètement neutralisé, tant mieux, mais nous serons d'autant plus en droit de nous poser de sérieuses questions..